jeudi 21 juillet 2011

Droit de vote des étrangers: personne n'y gagne. Surtout pas la Suisse !

Le 4 septembre prochain, les citoyens vaudois seront appelés à se prononcer sur l’initiative vivre et voter ici, qui demande de donner le droit de vote et d’éligibilité au niveau cantonal à tous les étrangers résidant en Suisse depuis une dizaine d’années. Se cachant derrière des slogans généralistes et déplacés, et prêts à sortir la bannière de l’antiracisme une fois à court d’arguments, les partisans de ce texte s’efforcent d’apporter des nouveaux droits à des gens qui ne souhaitent pas particulièrement les recevoir, ou qui n’ont pas la capacité d’assumer les responsabilités qu’ils leurs amèneront. Sous prétexte de vouloir aider à l’intégration des résidents étrangers, certains politiciens essayent ainsi d’attirer de nouveaux électeurs, sentant que leurs idées perdent de l’attrait auprès du corps électoral dans le pays.

Ils nous disent que c’est pour donner plus d’influence aux étrangers en Suisse qu’il faut détacher le droit de vote de la nationalité helvétique. Ainsi, semble-t-il, ces personnes pourront s’intégrer plus aisément dans la société, et seront partie active de la politique de notre pays. Mais l’obtention du droit de vote et de la nationalité n’est-il pas justement l’achèvement de ce processus d’intégration, ou en quelque sorte le certificat qui stipule que la personne en question a les connaissances de base nécessaires pour participer aux décisions du pays ? Donner le droit de vote en espérant que cela fera participer activement à la vie politique est aussi insensé que de donner un permis de conduire à quelqu’un pour qu’il apprenne à maîtriser son véhicule. Dans les deux cas on se frotte à la même erreur de jugement : c’est bel et bien à l’étranger de faire la démarche pour son intégration, tout comme c’est à l’apprenti conducteur de prendre des cours de conduite.

Et nous arrivons maintenant au centre du problème : parmi les 85'000 personnes à qui l’initiative vivre et voter ici donnerait le droit de vote et d’éligibilité, 75'000 peuvent déjà se faire naturaliser. Nous allons donc donner la possibilité de décider de l’avenir du pays à deux nouveaux types de personnes : ceux qui ne veulent pas obtenir la nationalité suisse, et ceux qui ne le peuvent pas. Pourquoi donner ces droits à des gens qui n’ont pas la volonté de faire les démarches nécessaires à leur obtention ? S’ils s’intéressent si peu à la vie politique, il est de plus probable qu’ils ne votent que rarement ou par impulsion, faussant ainsi le résultat démocratique. Et pourquoi donner ces droits à ceux qui n’ont pas la capacité de les utiliser correctement, soit par une insuffisance linguistique, soit en raison du peu de compréhension du système et du patrimoine local ? Là encore, on s’enfonce dans une direction contraire à la logique, pour un principe démagogique et électoraliste plutôt que pour une réelle conviction des politiciens gauchisants.

Pour maquiller cette supercherie, les partisans cherchent à couvrir les faits réels sous une masse d’arguments déplacés et infondés. Ils clament par exemple que les étrangers payant leurs impôts en Suisse devraient pouvoir y voter, oubliant de mentionner que ces derniers bénéficient tout autant des prestations de l’Etat que les autres citoyens. De plus, cette comparaison n’a pas lieu d’être, à moins que les partis de gauche ne souhaitent enlever le droit de vote aux milliers de Vaudois qui ne payent pas d’impôts. On nous parle également de la double nationalité qui n’est pas acceptée dans tous les pays et du drame pour certaines personnes qui perdraient leur nationalité d’origine. Précisons cependant qu’en Europe, il n’y a guère que la Belgique et les Pays-Bas qui refusent la double nationalité. Et pour les quelques cas litigieux, il serait plus efficace de faire pression sur les gouvernements étrangers pour qu’ils donnent ce droit à leurs ressortissants, au lieu de démanteler la valeur de la nationalité suisse.

Pour toutes ces raisons, il est donc primordial de se rendre aux urnes le 4 septembre 2011, et de voter NON à une demande injuste et sans fondement, basée uniquement sur une envie électoraliste de la part de politiciens qui préfèrent leur propre succès à celui de la Confédération. Nous n’avons pas à donner de droits supplémentaires à des gens qui n’acceptent pas les devoirs qui les accompagnent, et nous le ferons savoir au cours de cette campagne. Ce n’est que si tout le monde se mobilise que nous pourrons empêcher à la Suisse un nouveau faux-pas dans sa politique des étrangers. En tant que citoyens helvétiques, il est de notre devoir de nous battre dans ce sens.

Yohan Ziehli

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